Limoges Triathlon

le 31/07/2017 - CR Nice

ti_punch Par Le 31 juil 2017

Le CR, le fameux CR dont tout le monde parle après l’Ironman. Je sais que vous n’attendez que ça depuis des jours. Que vos vacances sont planifiées par rapport à l’arrivée de ce CR !

6 mois d’entrainement pour une journée de sport ? Ça semble fou mais d’autres l’ont fait alors pourquoi pas moi cette année ? Et c’est parti une inscription et 6 mois de training et de questions aussi farfelues les unes que les autres. D’autres beaucoup plus précises.

Ça y est on est à une semaine du départ. L’impression que ça dure une éternité. Que les jours sont plus longs qu’avant (les nuits quant à elles sont de plus en plus bizarres). Quelques derniers entrainements pendant cette semaine mais juste ce qu’il faut. Ni plus, peut-être un peu moins. Et puis les préparatifs. Les sacs qu’on fait et redéfait trois mille fois. Tout est ok. Tout est validé mais re-check à chaque fois. On ne part pas sur la lune mais presque. Bref on part le trajet se passe comme prévu (bon c’est simple en voiture c’est vrai) mais chaque chose devient stressante jusqu’au jour du départ. Est-ce que la location sera bien celle qu’on a réservée ? Est-ce qu’on aura un souci avec la voiture ? Est-ce qu’on va être malade ? Qu’est-ce qu’on a oublié à Limoges ? Questions inutiles : on arrive comme n’importe quel tri à destination.

J-2 : La ça devient un peu différent : on va chercher les dossards la veille au lieu d’y aller à l’arrache le matin en courant. Et la on se rend compte de la beauté du site : une mer bleue comme jamais. Un soleil qui brille (mais qui cogne fort) et l’arrière-pays qu’on aperçoit. Et sur la promenade : des touristes et beaucoup de sportifs. On croise des triathlètes : ils ont l’air au point. Sac à dos ironman sur les épaules. T-shirt Ironman. Tatouage Ironman. On se sent tout petit tout d’un coup… Les dossards : en 5’ c’est bouclé. En fait ça va aussi vite que n’importe quel tri. Sauf que tu restes 1H au village expo et « achète ? achète pas ? ». Bref tu rentres chez toi comme les autres : Sac Ironman, t-shirt Ironman et autres goodies. Le tatouage sera pour une autre fois 

J-1 : une journée à rien faire car : il ne faut surtout pas se fatiguer. Surtout pas prendre un coup de chaud. Surtout pas je ne sais pas mais surtout pas ! Petit tour de vélo. On contrôle tout. On mange des pâtes. On re contrôle tout. On fait les sacs de transitions (déjà fait la veille mais vu que je n’étais pas sûr j’ai tout ressorti). On va un peu à la plage et on repart faire les sacs. Bref on perd beaucoup de temps à faire cent fois la même chose. Derniers conseils de Rémy et bim plein de questions qui lui tombent dessus !! Idem avec Guedz. Qui m’appelle même pour me rassurer. Bref à priori tout est ok. Direction : le parc à vélo. Casque, dossard, vélo : ok vous pouvez rentrer. Le vélo est posé direction l’air de transition. On pose les sacs et … on sort c’est fini. 10’ à tout casser. C’est un ironman ou un S ? Tout est réglé comme une horloge. Zéro attente. Allez hop au dodo.

J : LA COURSE !!
The big Day !! Tout ce que je viens de résumer pour ça !! Tout est magique, tout est génial, tout est grandiose. Levé 4H : je commence par manger et boire et je me prépare. La tension monte mais plus trop de stress. Juste hâte de commencer. Pour répondre à Rémy : petit footing de 10’ : ça réveille et ça active le système digestif avant de partir au parc à vélo. Je reviens de mon petit footing et grande surprise mes deux accompagnatrices sont finalement levées et en tenue de supporter : allez Guillaume à l’avant (et la photo qui va bien), 636 à l’arrière !! J’ai le meilleur fan club. Et c’est fou comme rien que ça fait énormément de bien au moral. Allez on prend les bidons et les gels, la pompe à vélo et c’est parti. Et à 5h du mat sur la promenade il y a deux types de personnes totalement différents : les Ironmen qui vont plonger dans l’eau à 6h30 et les autres qui n’ont pas bu d’eau depuis 6h30 la veille au soir. Choc des cultures assez amusant. Préparatifs classiques et puis on enfile la combi. Le speaker annonce : combi autorisée ! Impossible autrement. J’aurais bien aimé voir comment ils auraient géré la dépose de 2000 combis à 6h15 pour un départ à 6h30. Direction la rolling start. Grosse ambiance, grosse musique, du monde qui t’applaudit de partout. Et je choisis le SAS 1h12. On est comme des sardines et gros moment émotion : Marseillaise a capella en mémoire des attentats. Finalement c’est l’instant le plus prenant que j’ai eu avant le départ.

Un bonjour avant de plonger à Guedz et c’est parti ! Pas trop tassés dans l’eau contrairement à la mass start : y’a plus qu’à dérouler la nage comme à la piscine. Vraiment comme à la piscine : on voit parfaitement à 5-6m dans l’eau. La mer est calme. Tous les 500m la montre sonne : je vais être en moins de 1h10 ?? Pas possible. Et pourtant. Je double pas mal de monde mais retiens qu’il ne faut pas trop forcer pour la suite. Ça glisse tout seul et en 1h06 je sors de l’eau ! Trop content. T1 : tout se passe comme prévu. Sauf petit détail : le protège visière oubliée sur la visière. Merde... vite je le mets dans le sac CAP qui est resté accroché (mais jamais je ne le retrouverai… le 635 ou 637 doit avoir un truc en trop). Je récupère le vélo : et c’est parti. 20km pour se mettre en jambe avant que ça monte. Des vélos tout le temps. Il faut garder son rythme sans se laisser embarquer. Pas évident. Premier mur : 500m impressionnants : bin le vélo chrono passe bien. Plus jamais il n’y aura de bosse comme ça. Ravitos tous les 22km. Je ne sais pas trop quoi prendre aux deux premiers puis après je déroule. Je balance, je récupère et je continue. Ça grimpe jusqu’au km70. Le chrono passe toujours bien. Allure régulière je monte à mon rythme et dépasse plus qu’on ne me dépasse. Cool c’est bon signe… à moins que je ne force trop pour la suite ?! Que faire ? Non je continue comme ça je me sens bien. Arrivée en haut du col de l’Ecre ravito perso : je remplis le bidon aéro (boisson de récupération qui aura bien aidé pour la suite), pause au wc. Et C’est reparti. Et là, gaz jusqu’à Nice ! Sauf que… il y a du vent. Faux plat descendant faut appuyer grave ! Moment de solitude lorsque sur un aller-retour de 6km ceux qui montent vont plus vite que moi. Pourtant personne ne me double. Demi-tour et vent dans le dos. Je monte à 35 alors que j’étais à 25 à l’aller. Moment de solitude pour ceux d’en face. Descente technique jusqu’à Nice : je ne suis pas un maestro. Je me fais doubler de partout. C’est ch.. mais je ne vais pas risquer de finir dans le ravin. Alors tant pis j’assume mon niveau tout pourri et double une seule personne sur 40km. Le petit mur à descendre et hop 20km de plat jusqu'à T2. 500m de l’arrivée : mon fan club au top !!! après 6h30 seul ça donne un coup de boost énorme. C’est fou comme le psychologique a son importance aujourd’hui.
T2 : je me brule les pieds sur le bitume avant d’arriver sur les tapis. Et la grosse grosse erreur ! J’avais décidé pendant le vélo de finalement garder ma ceinture porte-dossard au lieu d’échanger avec celle dans le sac de transition (jamais couru avec et je la trouve trop grosse). Du coup je prends les 4 gels sur 8 sur la ceinture que je fous dans mes poches (plus un sur ma ceinture vélo qui reste) et les 3 ou 4 autres gels je les prendrais sur ravitos. Pour le moment je ne sais pas que je fais une erreur. Je mets du compeed, les chaussettes, les chaussures la casquette, les lunettes ET la crème solaire !!! Il fait super chaud à 14h30 !!! Et go. J’entends le speaker qui dit que les pros sont dans le denier tour. Cool j’ai posé le vélo avant qu’ils ne finissent. Un petit objectif de rempli. Malgré une petite désillusion du temps vélo je suis content et puis finalement, je me sens bien pour aller courir.
Des supportrices au top !! C’est aussi puissant qu’un coup de fouet !! On voit des mecs à la ramasse, qui marchent, qui rampent et l’aéroport à atteindre au loin. Il ne faut pas raisonner en KM mais en tour. Allez que 4 tours à faire. Les jambes ça va. Le souffle ça va. Mais l’estomac… ça tire un peu. Et premier ravito : ne pas en louper un seul. MAIS : pas de gels !!! Pourtant, j’avais bien lu mais rien que du solide. Tant pis je mange que tous les 5km donc je bois et prendrai le gel au prochain. Des douches font leur apparition au loin : pas pour moi j’aurai les pieds mouillés, je vais perdre du temps et… j’y arrive j’ai trop chaud, le capot fume je fais comme tout le monde je passe sous la douche. Les pieds sont au sec en 500m… Deuxième ravitos : pas de gels. La méga boulette j’en ai plein dans le parc à vélo. Calculs vite fait 5 gels : 35 – 30 – 25 – 20 – 15. On va essayer du solide en attendant mais je préfère avoir mes gels pour la fin. Une demi barre : ça ne passe vraiment pas. Et puis que boire ? eau coca powerbar ? Je ne trouverai la bonne combinaison qu’à la fin du deuxième tour. Premier tour en 1H. C’est cool mais pas de supporters cette fois-ci… et j’ai faim. J’ai chaud. C’est dur… le chrono baisse les douches sont de plus en plus longues, mais une chose est sure : jamais je ne marcherai.
KM 15 : premier gel ! Et début du troisième tour : fan club revenu avec une surprise en plus !! Le rythme est toujours aussi lent mais le moral va mieux. Douche, douche, douche. J’ai très chaud. Et dernier tour. Le soleil commence à se cacher derrière les immeubles et quelques nuages qui font leur apparition. La température baisse un peu et le dernier tour n’est finalement pas un calvaire. Je regarde les bracelets. Jaune = dernier tour ! J’en double j’en double ! Génial. A bloc au demi-tour : reste 5km ! Interdiction de se faire passer par un bracelet jaune : objectif atteint ! Le chrono est à plus de 12H il doit y avoir 1200 personnes devant moi. J’arrive sur la ligne d’arrivée. A bloc. Et ce que j’entendais pour les autres est enfin pour moi : YOU ARE AN INRONMAN !! Et qui pour me remettre la médaille ?? La famille Guèdes !

Ça y est c’est fait. C’est monstrueux. C’est génial. C’est je ne sais pas mais c’est trop bon. Pourtant j’ai envie de vomir. J’ai mal aux jambes. Mais je suis heureux. Je vais récupérer mon tee-shirt finisher. Je vais voir pour manger : impossible, rien ne rentre. Tant pis je pars. Le fan club est là : et un TEE-SHIRT de plus !!!! Et celui-là je suis le seul à l’avoir. Enorme tous les messages de la famille, des amis ! Que du bonheur. J’ai du mal à lire clairement mais je vois tout de suite les noms !! Direction la maison, une douche et lecture des messages sur le t-shirt. Check des résultats : 578 au scratch et 76 de ma catégorie. Ce n’était pas si dégueu finalement. Allez un restau face à la mer !

La journée est finie…

Au fond ça s’arrête aussi brutalement que je l’écris. Comme n’importe quel tri. Mais pendant une journée, une semaine, un semestre : ce n’était pas n’importe quel tri. C’était Nice.

P.S. : powerbar a envoyé un mail d’excuses 2j plus tard : « Comme vous avez pu le voir, nous n'avons pas été en mesure d'offrir des gels PowerBar sur le Marathon comme nous le faisons chaque année et comme il était prévu ». Ce n’est pas grave c’était chouette quand même !